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La carte

Face à ce qui se dérobe…
Henri Michaux 

Face à ce qui se dérobe le langage élabore des stratégies. Sombre Propos, Le Cirque Philosophique ou La foudre gouverne toutes les choses ont été quelques uns de ces chemins détournés vers l’invisible. Chacun d’eux est gouverné par un principe: postulat d’un centre invisible pour Sombre Propos, règle du fil continu pour le Cirque Philosophique, motif d’une origine insaisissable pour La foudre gouverne toutes les choses. Le territoire exploré ici est donc le champ d’implication de ces axiomes, et ce champ se fait l’écho de la querelle des images entre iconoclastes, iconodules et idolâtres. Pour les premiers l’être est irreprésentable ; pour les seconds, s’il est inaccessible on peut néanmoins l’évoquer par le biais de sa représentation ; pour les derniers l’être est là, présent, invoqué, convoqué par sa représentation.

La carte, qui  tient un peu des trois, est la première et la dernière de ces stratégies puisqu’elle est à la fois le moyen, et le résultat de cette exploration. Sa force réside dans sa pauvreté: aussi fine que soit sa trame, elle se doit d’être schématique sous peine de cesser d’être carte pour devenir menaçante ou obscure à son tour, à l’instar de ce qu’elle représente. Elle prétend être vraie, c’est à dire vérifiable, et cette vérité une fois encore n’est pas celle de l’être. Car la carte est au territoire ce que le fil d’Ariane est au labyrinthe. Elle permet d’y pénétrer et d’en ressortir. Mais l’inconnu du labyrinthe, le Minotaure errant dans ses couloirs, la carte ne peut le montrer. Pour le connaître, il faut le rencontrer.

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