Collaborations

Avec Marc Vincent, chorégraphe

La rencontre avec Marc Vincent s’est faite autour de la réflexion sur le regard et l’invisible, qui entrait en résonance avec sa propre réflexion chorégraphique sur la disparition.

Chant des regards pour 14 points de vue

Scénographie, commande de la compagnie artefactdanse pour le tryptique DÉVIANCE de Marc Vincent. Carton, néons, tapis de danse, 350x350x280cm. Création La Nuit des Soli, Montpellier 1997, puis Centre Chorégraphique du Havre; Galerie Les Filles du Calvaire, Paris; Le Carré d’Art, Nimes; Le CREDAC, Centre d’Art Contemporain d’Ivry sur Seine.

La scénographie CHANT DES REGARDS POUR 14 POINTS DE VUE est issue d’une variation de Sombre Propos, un dispositif de regards circonscrivant une colonne invisible. Ici, au lieu d’être concentrée au centre du dispositif la partie invisible déterminée par les regards forme une forêt de colonnes, sur le modèle de l’hypostyle  égyptien symbole de l’originelle et marécageuse forêt de papyrus. Dans CHANT DES REGARDS POUR 14 POINTS DE VUE ces colonnes invisibles sont au nombre de 64.

CHANT DES REGARDS POUR 14 POINTS DE VUE: 1- plan de la scénographie et fragments du corps danseur visibles depuis chacun des 14 points de vue; 2- vues extérieure… 3- …et intérieure du solo RÉSISTANCE de Marc Vincent, deuxième volet de son triptyque DÉVIANCE.

Chacun des quatorze spectateurs de cette architecture invisible est dépositaire d’un fragment de danse qu’il est seul à voir, la réunion  hypothétique de ces quatorze fragments formant ce qu’il est convenu d’appeler “le Visible”. Quatorze aussi ont été, dans la mythologie égyptienne, les fragments du corps d’Osiris ultérieurement recousus par sa femme Isis.

Chiasmes

Installation numérique, 2012; conception Christophe Loyer et Marc Vincent sur une proposition de Christophe Loyer; coréalisation Christophe Loyer/artefactdanse ; musique Nicolas Losson ; danseuse Germana Sivera; coproduction DICREAM/DRAC Languedoc Roussillon/artefactdanse;

L’installation numérique CHIASMES est un développement de la scénographie CHANT DES REGARDS POUR QUATORZE POINTS DE VUE, dans laquelle chacun des quatorze spectateurs, placés devant les quatorze failles d’une architecture de carton, était dépositaire d’un fragment de danse qu’il était seul à voir. CHIASMES pose la question de la réalité de cet événement éclaté puis déposés au fond de mémoires singulières. Est-il possible de le reconstituer, de le recoudre?

1-Tournage de CHIASMES avec 14 caméras numériques disposées devant les ouvertures de la scénographie CHANT DES REGARDS POUR 14 POINTS DE VUE; 2- vidéogramme extrait de la simulation 3D des 4 projections synchronisées à l’intérieur de CHIASMES; 3- Vue extérieure de CHIASMES, Théâtre de la Parole Errante, Montreuil 2012.

CHIASMES se présente comme une chambre noire, c’est à dire à la fois une architecture et un dispositif optique. Cette tente en forme de temple est hantée par l’image d’une femme dansante. On l’entrevoit depuis l’extérieur à travers des fissures dans la tapisserie à motifs de galets, puis on la retrouve démultipliée sur le feutre noir des parois intérieures. Mais elle semble être alors à l’extérieur et venir nous épier à travers les fenêtres étroites et nombreuses qui nous entourent. Du spectateur et de cette femme virtuelle qui tourne autour de lui, lequel est enfermé et lequel enfermant ?

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Solipsisme

Pièce vidéo-danse; conception et réalisation Christophe Loyer et Marc Vincent sur une proposition de Christophe Loyer; chorégraphie Christophe Loyer et Marc Vincent. Création Théâtre de la Parole Errante, Montreuil 93100 (2002), puis Théâtre de l’Athanor, Albi (2004), Festival Strasbourg Danse, (2005).;

La pièce vidéo danse SOLIPSISME est née comme approfondissement du geste de retournement de l’image vidéo initié dans la série Changements de points de vue. La caméra passant de main en main dans cette série y reprenait la règle du fil continu reliant les acrobates du Cirque Philosophique.

SOLIPSISME: Cylindre en tissu-non-tissé hauteur 300cm, diamètre 250cm; caméra vidéo, projecteur vidéo, écran.

« Un gros cylindre de tissu rouge est suspendu au plafond, légèrement  flottant juste au dessus du sol. À  l’extérieur de ce cylindre est disposé un écran blanc. Le public va et vient autour de ce dispositif très simple. Le chorégraphe Marc Vincent et le Plasticien Christophe Loyer prennent place à l’intérieur du cylindre, devenu leur espace de performance. À travers le tissu, on ne les aperçoit qu’à l’état de silhouettes mouvantes. Rien n’est suffisamment clair pour qu’on distingue la manipulation d’une caméra, à laquelle ils se livrent. En revanche, les images en sont synchroniquement retransmises sur l’écran.

Ces images captent le tissu comme un fond incessamment mouvant, dont la surface continue serait comme transpercée, seulement épisodiquement, par l’émergence visuelle des corps en mouvement au contact de l’objectif très rapproché de la caméra, cadrés de manière toujours fugace et parcellaire. Qui exactement tient l’engin ? Qui vise-t-il dans son objectif ? Quels retournements s’opèrent ? Le regard est ainsi invité à démultiplier ses potentialités, de la structure circulaire à la structure plane, de l’intérieur à l’extérieur, du dissimulé au révélé, du singulier au duel, du mouvement au statique, du dirigé au retourné, de l’agis au retransmis, etc. Chacune de ces mises en relation binaire mériterait sa propre réflexion critique, sans omettre le niveau supplémentaire de leurs interactions dynamiques. (…) »

Gérard Mayen, revue Mouvement, 23/10/2002

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